Un jardin pour les papillons

Image par Desha de Pixabay

Une jeune mésange bleue voit son père qui se tient sur une branche et qui regarde quelque chose en contrebas avec un air soucieux.

Notre mésangeau se précipite aussitôt et se pose à côté de son paternel.


  • Qu’est-ce que tu regardes papa ?

  • Nos humains. Ils sont en train de planter des arbres

  • Ah, mais c’est bien ça !! Pour une fois qu’ils ne coupent pas quelque chose.

  • Oui mais non, celui-là est un buddleia, on l’appelle l’arbre à papillons.

  • Et c’est bien les papillons !!

    Ça fait des petits qu’on peut manger. Et puis beaucoup de papillons pollinisent de nombreuses plantes. En plus, tu m’as dit qu’il y en avait de moins en moins.

  • Mais il semblerait que cet arbuste attire les papillons pour les tuer. Ils se gavent de nectar comme d’une drogue et ne pensent plus à se reproduire donc en fait cela fait beaucoup plus de mal que de bien. C’est surtout le cas pour le Paon-du-Jour et la Petite Tortue. (n.d.l.r. Beaucoup de chercheurs se disputent à ce sujet, ce fait n’est pas encore tout à fait prouvé.

  • Dans le doute, préférez des variétés de Buddleia davidii stériles tout aussi belles sinon plus mais sans soucis d’invasion et surtout beaucoup moins attirantes pour les papillons).


  • Et qu’est-ce qu’ils auraient dû faire alors, nos humains ?


  • Tout d’abord éviter de s’acharner sur ces pauvres orties et ces malheureuses ronces. A elles deux, ces deux plantes peuvent repeupler une grande partie des papillons du jardin car elles fournissent de la nourriture aux chenilles de très nombreuses espèces différentes comme le Vulcain, la Carte géographique, le Paon-du-jour, la Petite Tortue, le Gamma sur l’ortie et le Bombyx de la Ronce, le Nacré de la Ronce ou d’autres papillons moins spécifiques comme le Tircis par exemple sur la Ronce.


  • Juste ces deux plantes là ?

  • Non, bien sûr beaucoup d’autres plantes peuvent servir de pouponnière à d’autres papillons mais celles-ci doivent être indigènes c’est à dire des plantes qui poussent naturellement chez nous depuis des millénaires, voire des millions d’années.


  • Ce n’est pas bien de planter des fleurs qui ne sont pas de chez nous ?


  • Non, c’est très bien aussi. Il vaut mieux cela que rien du tout finalement, au point où on en est. Pour ce qui est du nectar, une plante exotique vaut bien une plante indigène. Et puis, nous par exemple, on se fiche pas mal de faire notre nid dans un Magnolia ou de manger des baies de pyracantha mais pour les insectes, c’est plus compliqué. Ils ne savent pas s’adapter comme nous le faisons. Les chenilles des papillons ne peuvent se nourrir que sur une plante très spécifique (parfois deux ou trois mais c’est plus rare). Autrement dit, si cette plante n’est pas présente, dans ce cas pas de papillon de telle ou telle espèce. Alors qu’un simple petit bout de terre en friche de quelques mètres carré, une haie libre, une prairie fleurie, même un potager bio suffirait à leur bonheur… Et au nôtre !!


  • Nos humains ne pensent sans doute pas à ça.


  • Non, ils ne pensent pas à ça. Mais à force de ne jamais penser à rien, il finira par leur arriver des bricoles.


Vous désirez en savoir plus pour créer un jardin accueillant pour les papillons, voici un petit lien qui vous fournira toutes les informations nécessaires sur l’Opération papillons


Et pour terminer je vous propose cette vidéo de TERRA MIRABILIS


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11 réflexions au sujet de “Un jardin pour les papillons”

  1. encore un superbe article. Merci papa mésange. je ne savais pas que le buddleia avait cet effet pervers sur les papillons. De toute façon, ils crèvent chez moi. Zaiment pas mon climat : courant d’air, fortes gelées et zou grillés. Et la vidéo est superbe et très instructive. M’autorises-tu à la mettre sur mon blog, Olivier ? En tout cas merci pour cette nouvelle mine d’or d’enseignement.

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  2. La vidéo et les photos, c’est Jean-Claude (et effectivement elle est sympa… euh… la vidéo… pas Jean-Claude… enfin si Jean-Claude aussi mais j’aurais pas dit elle… oh et puis zut !). En fait pas mal d’articles scientifiques ont rapporté cet effet du Buddleia sur les papillons mais le reste de la « presse » nature et jardin semble occulter volontairement on non ce phénomène. Voilà pourquoi j’ai mis l’info au conditionnel.

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  3. Joli article poétique. J’ai vu à la tv anglaise un reportage sur l’analyse du miel d’un grand parc botanique; En fait, 80% de la composition du miel des ruches du parc était composé de nectar de fleurs sauvages qui poussent donc…en dehors du parc! J’imagine que pour les papillons c’est la même chose, ce sont les plantes locales et sauvages qui les attirent.

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