L’agriculture conventionnelle, la culture bio, la permaculture et l’agriculture naturelle. Comment s’y retrouver ?

Culture intensive
Culture intensive
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AGRICULTURE CONVENTIONNELLE OU AGRICULTURE INTENSIVE

C’est le moyen de cultiver le plus pratiqué dans le monde.

La culture conventionnelle (ou intensive) recourt à l’utilisation de pesticides issus de la chimie de synthèse (engrais, insecticides, fongicides, désherbants), qui pollueront les sols et les nappes phréatiques, tueront les micro-organismes (bactéries, champignons…) les vers diminuant la vie du sol, contribueront à la dégradation des sols et se retrouveront dans notre assiette.

La toxicité des pesticides est avérée aussi bien pour la nature que pour les consommateurs.

La culture conventionnelle est largement mécanisée notamment pour  le labour, ce qui tassera les sols, détruira le biotope des vers et donc les vers eux-mêmes indispensables à un sol sain et vivant, rendra le sol imperméable par le tassement.

Nous venons de vivre les conséquences de cette imperméabilisation des sols laissant ruisseler les eaux pluviales et ainsi contribuant aux inondations de plus en plus fréquentes.

Ce genre de culture utilise énormément d’eau qu’elle pompe dans les nappes phréatiques, les appauvrissant davantage et accentuant le phénomène de sécheresse.

Un modèle de culture agricole qui pratique largement la monoculture tuant la biodiversité et la culture des OGM dont on sait aujourd’hui avec certitude les dangers.


LA CULTURE BIO

Ce mode de culture dite AB n’utilise plus la chimie de synthèse, respecte le cycle naturel des plantes, des animaux (auxiliaires, insectes, vers…), pratique la rotation des cultures, essaye de limiter son impact sur l’environnement et préserve les sols.

Toutefois, certains insecticides et fertilisants (engrais organiques et/ou minéraux élaborés à partir de végétaux, minéraux ou de matière première animale) pourront subsister à condition qu’ils fassent bien partie du cahier des charges AB.

Les engrais largement employés sont :  La poudre d’os, le sang séché, la corne broyé (torréfiée ou non), le guano, la poudre de roche, le basalte, le patenkali, les algues vertes séchées, les purins de plantes, le tourteau de ricin.

Pour la lutte contre les insectes dits ravageurs sont autorisés et utilisés des insecticides végétaux : Les pyrèthres naturels et la roténone, moins nocifs que les pesticides issus de la chimie et ayant une biodégradabilité rapide.

Néanmoins, certains agriculteurs bio ont décidé de n’employer ni engrais organiques, ni insecticides végétaux.


LA PERMACULTURE ET L’AGRICULTURE NATURELLE

La permaculture est une méthode globale, une philosophie, une façon de vivre dont l’éthique est basée sur le soin et le respect de la terre, de l’humain, de l’animal et du partage équitable entre tous.

Et cela dans une recherche de durabilité, d’équité et de permanence.  

Ce sera une technique basée sur l’observation de la nature, mais aussi sur une gestion durable d’une zone.

Et pour atteindre cela, l’homme conçoit et aménage des écosystèmes agricoles stables  et résistants répondant aux besoins humains, dont le bâtiment a sa place dans les projets.   

Le but sera d’arriver à une autonomie basée sur la diversité d’un endroit en utilisant des techniques diverses adaptées à l’échelle locale.

Ainsi, on prend en compte la biodiversité de l’endroit où nous sommes, on plante des plantes adaptées au relief, au climat, on prévoit la gestion de l’eau, on optimise tous les éléments afin de dépenser le moins d’énergie possible (mécanique, humaine ou énergie fossile).

On favorise la durabilité, la résilience, l’interaction entre tous les éléments.


Voici une vidéo sur les principes de la permaculture  Alunissons TV


L’agriculture naturelle (ou agriculture sauvage) a été créée par Masanobu Fukuoka, qui la définit comme l’agriculture du non-faire ou du non-agir.  

Ce microbiologiste et agriculteur japonais a consacré sa vie à développer une agriculture en adéquation avec ses convictions et sa philosophie de vie.

Il a très vite compris qu’on peut limiter au strict minimum l’intervention de l’humain sur les cultures, pas de labour, pas de désherbage, pas de compost,  pas d’irrigation.

L’agriculture naturelle va laisser largement la place à la nature sauvage (faune et flore).

Ainsi, si l’homme organise la nature en permaculture, il la laisse faire en agriculture naturelle.


Et pour terminer voici une autre vidé  La révolution d’un seul brin de paille VOST (avec sous-titrage en français) MEDIA SOLUTION


Ces modes de culture vont prendre soin de la vie des sols ainsi que du monde des vivants plutôt  que de se battre contre.

Le but est que finalement l’homme intervienne le moins possible, une fois que tout est en place.


LA NATURE SE SUFFIT A ELLE-MÊME

Juste pour vous démontrer en très grosses lignes que la nature se suffit à elle-même, voici quelques exemples d’interactions naturelles lui permettant de faire face aux agressions, maladies.. Etc..

Il faut savoir que chaque insecte a son utilité.

S’il y a des « ravageurs », il y a des prédateurs.

C’est ce qu’on appelle la chaine alimentaire.

Ainsi les limaces (qui ont aussi une utilité) seront régulées par les hérissons, crapauds, orvets, carabes… qui sont de gros mangeurs de gastéropodes.

Si vous supprimez les pucerons, vous n’aurez pas de de coccinelles ni de syrphes qui sont friandes de ces petits insectes…  

La nature a assuré le gite et le couvert à la faune et on peut l’aider en installant des hôtels à insectes, des plantes mellifères, des abris divers.

Le but est que ces différentes populations s’équilibrent d’elles-mêmes.


Pour ce qui est des maladies.

Lorsqu’une plante développe une maladie, schématiquement elle va apprendre à se défendre contre l’agression et produire des « anticorps ».

Ce processus sera inscrit génétiquement dans ses graines rendant ainsi la génération suivante naturellement résistante contre la maladie rencontrée par le plant-mère.

Bref, la nature a tout prévu pour que l’homme n’ait pas à agir.


C’est dans un sol sain qu’on obtiendra des aliments sains.

C’est un écosystème complexe qu’un rien peut dérégler.  

Un sol sain est un sol qui fourmille de vie.

Vers de terre, micro-organismes qui décomposent la matière, aèrent le sol.

La biodiversité végétale qui apporte un équilibre chimique au sol de façon naturelle.

La diversité en son sein donne lieu à de mystérieuses associations dont on découvre à peine l’utilité et le bienfait, je parle de la mycorhization. Il s’agit du développement d’un champignon dont le mycellium s’associe et vit en symbiose avec certaines racines de plantes permettant un développement sain et fort, chacun amenant quelque chose d’essentiel à l’autre.


En résumé, tout produit chimique est à bannir. 

Le sol de votre potager ou champ ne doit jamais être nu et sera toujours couvert par un paillis de tonte séchée, de paille, de BRF .. Etc.. (Et ceci 12 mois sur 12) et surtout quasiment jamais travaillé.

Le seul outil qui pourra être utilisé est la grelinette

Mais mieux vaut éviter de toucher au sol pour ne détruire ni mycorhizes, ni vie en sous sol.

Respectez la vie qui s’y trouve.

Il n’y aura pas de mauvaises herbes.

Il n’y aura pas de nuisibles.

Il y aura un équilibre à respecter.

Mêlez fleurs mellifères aux légumes , créez de la biodiversité.

Bref, que votre potager, vos cultures deviennent de véritables petits écosystèmes.



Merci à Brigitte (Pestoune) pour son aide à la création de certains sujets.
Merci à Séverine (Sevylivres) pour les corrections de tous les sujets.

Une petite visite sur leur site serait la bienvenue. 
Merci pour elles. 


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13 réflexions au sujet de “L’agriculture conventionnelle, la culture bio, la permaculture et l’agriculture naturelle. Comment s’y retrouver ?”

  1. L’agriculture dite verte à la fin des années 40 à quasiment stérilisée toutes les terres cultivables ainsi que des mutations génétique chez les animaux. Pour l’homme… Nous pouvons en mesurer les effets. La nature nous a pourtant montré le chemin à suivre… Merci pour ces rappels Jean-Claude.

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    • Lorsque l’agriculture a découvert les engrais dans les années 40, c’était miraculeux. Une croissance plus rapide, une production plus importante. Un énorme espoir s’est emparé du métier qui travaillait encore selon des méthodes empiriques. Nous n’étions qu’au début de la mécanisation. On croyait encore que l’homme pourrait dompter la nature et lui faire prendre les directions que lui voulaient. L’expérience nous a montré que nous avions tort, la nature est toujours la plus forte. Puis nous avons découvert que les miracles n’existent pas en matière de culture et que ces produits avaient un effet retors, néfaste. Qu’ils mettaient la nature en danger et l’humain aussi. Mais il est difficile de reconnaître ses torts. L’homme a voulu continuer sur la même voie, il comptait toujours encore sur la chimie pour trouver de nouveaux palliatifs aux dérèglements que nous avons créés. Bref le serpent se mord la queue. Les industries pétro-chimiques, agro-alimentaires sont devenues très puissantes, trop puissantes. L’argent est le nouveau veau d’or et on continue d’y sacrifier la nature et la santé.
      Mais des voix se sont levés pour alerter le monde sur nos dérives. Ces voix ont redécouvert une évidence : la nature se suffit à elle-même. Elle est parfaitement capable de se débrouiller sans nous et fonctionne mieux sans que nous y mettions notre grain de sel. C’est à nous de nous adapter à elle et elle nous le rendra au centuple. Mais le message est difficile à passer. C’est un combat quotidien, une répétition continuelle. Une lutte acharnée contre l’argent, contre la chimie et contre l’entêtement.
      Merci Aphadolie de votre commentaires.

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      • Merci Brigitte pour ton commentaire très détaillé. A force de battre le fer tous les jours comme tu le précises on arrivera bien à faire prendre conscience d’autres maraichers professionnels ou des jardiniers comme nous amateurs qu’il est possible de faire autrement en laissant faire la nature comme c’est le cas pour l’instant de nos forêts qui sont si belles. Le chemin sera encore long mais pas insurmontable. C’est toi qui m’a mis les pieds à l’étrier. Tu te souviens ? Et d’ailleurs je ne compte pas m’arrêter en si bon chemin. Si certains (Ceux qui n’ont pas encore compris les bienfaits pour tout le monde de laisser faire son travail à la nature) je peux leur dire que l’investissement est moindre que ce soit financier ou physique. Brigitte tu connais mes soucis de lombaires. Ben maintenant depuis environs deux ans je n’ai plus ces lombalgies qui me menaient la vie dure comme c’était le cas il y a 3 ou 4 ans. Ceci dit, au début c’est un peu de travail pour la mise en place mais après c’est quasiment plus de travail à comparer du système de la culture conventionnelle pour un meilleur rendement en qualité. Sol sain = récolte saine. Merci Éric pour ton commentaire très pertinent comme à ton habitude.

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    • Claudia la permaculture n’est pas une méthode de culture mais plutôt une philosophie. La permaculture est très vaste. Elle va au delà du jardinage. Par exemple tu peux construire ta maison en t’inspirant de la permaculture. En méthode de culture tu as as l’agriculture conventionnelle, la culture bio et l’agriculture naturelle.

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    • Tout le monde devrait avoir cette philosophie. En fait la permaculture est une vraie philosophie. Le mode de culture c’est la culture naturelle. En aucun cas tu ne pourrais pratiquer la permaculture en culture traditionnelle car la fourche-bêche et le motoculteur sont les outils de base ce qui chamboule tout l’écosystème. ces derniers sont à bannir. En permaculture le sol est aéré.et non retourné comme c’est le cas en culture traditionnelle. La grelinette est l’outil génial et très adapté pour respecter la vie des sols.Et en plus c’est moins fatigant d’utiliser la grelinette que la fourche-bêche. Merci Skyler pour ton commentaire. A bientôt !!

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