Les boutures

GÉNÉRALITÉS 

Nous allons voir le bouturage sous toutes ses formes qui consistera à détacher d’un végétal une partie vitale de la plante afin de donner naissance à des sujets identiques.


LES BOUTURES DE RAMEAUX LIGNEUX DÉGARNIS DE FEUILLES

Vous multiplierez de cette manière beaucoup d’arbres et d’arbustes qui perdent leurs feuilles chaque année tels que les rosiers de Bengale, les spirées, le sureau, Etc…

L’époque la plus favorable varie selon le climat de votre région et cette opération doit s’effectuer du mois d’octobre au mois de mars voire avril. 

Ces boutures pourront être plantées à l’air libre sur un emplacement bien ameubli.

Vous choisirez des rameaux de bois de l’année bien aoûtés c’est à dire bien durs ou des rameaux semi aoûtés c’est à dire moitié bois et moitié vert.

Préférez ces derniers car la prise de vos boutures sera facilitée.

Vous couperez des tronçons de 15 à 20 cm de long et en biseau. 

La partie inférieure c’est à dire celle qui sera enterrée, sera coupée horizontalement en-dessous d’un œil.

Pour cela, utilisez un outil bien tranchant comme un couteau si votre rameau est fin ou bien un bon sécateur désinfecté si votre rameau est un peu plus gros. 

Mais si vous utilisez le sécateur, faites attention à ne pas écraser le rameau car vous risquez son pourrissement.

Lorsque les boutures sont ainsi préparées, vous les repiquerez avec votre transplantoir en les espaçant de 20 cm environ, voire plus, suivant les variétés afin qu’elles ne se nuisent pas quand elles vont entrer en végétation. 

Étant donné qu’à la saison printanière, la terre doit être tenue constamment humide (surtout en surface), je vous conseille un bon paillis sur le sol

Vous pourrez enterrer ces boutures de telle sorte que trois ou quatre bons yeux soient au-dessus du niveau du sol.

Vous aurez aussi la solution comme certains le font, c’est à dire de les enterrer ou de les mettre en jauge.

C’est un peu comme si vous les faisiez un peu stratifier, ce qui vous permettra d’avoir des boutures plus vigoureuses.

Si vous adoptez cette solution, ce ne sera qu’à la saison printanière, lorsque vos boutures entreront en végétation qu’il faudra que vous les repiquiez.

Et coté espacement, ce sera de la même façon comme expliqué ci-dessus. 

Les plantes les plus délicates pourront être plantées dans une plate-bande abritée par un mur.

Vous les recouvrirez soit avec des cloches ou avec des vitres sur votre châssis.


LES BOUTURES AVEC TALON

Ce procédé consiste à couper les boutures en enlevant avec elles une partie des tiges appelées talons. 

Après avoir égalisé avec un instrument bien tranchant la partie de leur base, vous planterez ces boutures (suivant leurs variétés) soit à l’air libre ou bien sous cloche ou tout simplement sous châssis vitré. 

Ces boutures devront être employées pour les plantes qui émettent des racines avec difficulté car elles nuisent beaucoup aux plantes mères sur lesquelles on les a détachées.

Cette manière est parfois employée pour les plantes herbacées et pour les plantes de serre.


LES BOUTURES EN CROSSETTE

Quelques espèces de plantes à tiges sarmenteuses émettent plus facilement des racines sur le bois vieux de deux ans.

Vous pourrez alors, en coupant les rameaux, conserver à leurs bases une petite partie des branches sur lesquelles ils étaient adhérents. 

Ce genre de boutures n’est utilisé en pleine terre que pour les multiplications des pieds de vigne.

Elles seront faites généralement à la saison printanière avec les rameaux issus de la taille.

Leurs plantations seront très simples à réaliser. 

Vous creuserez des petits sillons de 10 cm environ de profondeur, dans lesquels vous coucherez les boutures.

Vous les recouvrirez avec la terre extraite pour faire ces sillons ou bien avec un mélange de terre et de terreau afin de rendre la terre plus légère.

Et vous ferez attention que les deux ou trois yeux soient bien hors de la terre.

La longueur de ces boutures pourront varier de 30 à 50 centimètres.


LES BOUTURES PAR DÉCORTICATION

Cette technique est employée pour les plantes à tiges sarmenteuses et donc en particulier pour la vigne.

A la saison printanière, vous choisirez des sarments de l’année que vous couperez de 30 à 40 cm de longueur. 

A la partie inférieure et sur 1/3 environ de leur longueur, vous enlèverez alternativement des bandes d’écorce longitudinale d’environ 5 mm de largeur. 

Vous planterez les boutures ainsi préparées en les enterrant de telle sorte que deux ou trois yeux se retrouvent au-dessus de la surface du sol. 

L’avantage de ce genre de bouture est de permettre aux racines de se développer de chaque coté et sur toute la longueur où l’écorce a été enlevée, alors que lorsque vous faites des boutures ordinaires, les racines ne se forment qu’au talon. 

Vous obtiendrez à peu près les mêmes résultats par un autre moyen qui consiste à tordre la partie inférieure de la bouture, ce qui amènera le déchirement de l’écorce dans le sens de la longueur. 

Après plantation, il se forme entre les parties rompues, des bourrelets qui ne tarderont pas à émettre une grande quantité de racines.


LES BOUTURES PAR ÉTRANGLEMENT

Pour les plantes qui émettent difficilement des racines, vous pourrez quelque temps avant de les couper, les serrer avec un fil de fer à quelques millimètres au-dessous d’un œil.

De cette manière, il se produit une espèce de bourrelet au-dessus de la partie étranglée. 

Lorsque ce bourrelet a atteint une grosseur suffisante, vous couperez les boutures juste au-dessous de la partie renflée.

Puis vous les planterez.

Ces espèces de boutures ne tardent pas à émettre des racines.


LES BOUTURES AVEC UN SEUL ŒIL 

Vous couperez les tronçons sur des plantes dont les yeux sont très éloignés.

Chacun de ces tronçons ne possédera alors qu’un seul œil qui, placé dans des conditions chaudes et humides, donnera naissance à une nouvelle plante. 

Ces boutures devront être prises sur du bois bien aoûté et dont les yeux sont déjà bien formés.

Vous les couperez juste au-dessous de l’œil en laissant quelques centimètres de bois au-dessus de telle manière que les tissus ne se dessèche le moins possible.

Vous planterez ces boutures verticalement et vous veillerez à ce que l’œil ne soit pas trop enterré.

Vous aurez le choix de les planter dans des petits pots (une seule bouture par pot) ou dans des pots plus grands (plusieurs boutures par pot en fonction de leur contenance).

Recouvrez chacun d’une cloche ou installez-les sous un châssis. 

Quelques temps après, les racines vont se développer à la base du tronçon et l’œil ne tardera pas à s’élever hors de terre. 

Lorsque ces nouvelles plantes auront parfaitement repris, vous devrez les rempoter dans des pots plus grands mais cette fois une bouture par pot.

Vous devrez également leur couper la partie de bois qui avait été laissée au-dessus de l’œil, juste à la naissance du bourgeon.


LES BOUTURES PAR RACINES 

Ce mode de multiplication consiste à couper par morceaux de 10 à 15 centimètres de long, les racines de certaines plantes. 

Pour les plantes de pleine terre, vous les multiplierez de cette façon de la saison automnale au début de la saison printanière. 

Toutes les plantes ne se prêteront pas à ce genre de multiplication.

En règle générale, ce sont celles dont les racines sont très charnues et qui ont la capacité nécessaire pour une reprise assez facile.

Les plantes de pleine terre pour lesquelles ce genre de boutures est généralement utilisé, je vous citerai les paulownias, les tecomas, les macluras, les glycines, la vigne vierges et la plupart des asters

La terre dans laquelle vous devrez repiquer ces racines devra être bien ameublie avec votre grelinette ou tout autre outil qui vous permettra d’aérer le sol sans le retourner.

Une terre légère, laissant facilement écouler l’eau sera préférée à une terre lourde et humide. 

Vous planterez ces racines soit à la main si la terre est assez meuble ou avec un transplantoir de telle sorte qu’une fois plantées, les racines se retrouveront couvertes de 3 à 4 centimètres de terre minimum. 

Le mode de plantation le plus utilisé consistera à ouvrir des rigoles plus ou moins espacées suivant la croissance de chaque plante. 

Vous déposerez alors les racines à la main dans le fond de ces rigoles de telle sorte qu’elles se retrouveront presque à l’horizontale.

Vous recouvrirez ces tranchées avec un mélange, moitié terre extraite de vos rigoles et moitié compost ou terreau bien décomposé.

Plus les racines seront charnues, moins il sera nécessaire de les enterrer profondément. 

Les racines des plantes les plus délicates ainsi que celles de quelques variétés de conifères devront être plantées à l’abri d’un mur dans une plate-bande de terre de bruyère et quelquefois il sera préférable de les couvrir de cloches ou de les disposer dans un châssis. 

Les seuls soins à prodiguer à ce genre de boutures, consistera à empêcher les mauvaises herbes que j’appelle « Plantes accompagnatrices » d’envahir la parcelle où elles ont été plantées. 

Pour celles qui seront sous cloches ou sous châssis, vous devrez leur donner de l’air aussitôt que les bourgeons commenceront à sortir de terre et pensez également à arroser si besoin.


TRÈS IMPORTANT

Que vous ayez repiqué des boutures en pleine terre ou en pot, il sera obligatoire de les bassiner légèrement avec un arrosoir à pomme percée de trous très fins.


Et pour terminer je vous propose cette vidéo newsjardintv


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29 réflexions au sujet de “Les boutures”

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